Générosité et Lucidité

Voici l'edito de Monsieur François REGIS-HUTIN,
le rédacteur en chef de journal Ouest France , paru le 30 avril 2006, que
je trouve très "juste et intéressant".
je vous en souahite la bonne et agréable lecture.
"Partir, fuir cette misère. Aller au pays de la richesse et de la facilité. Devenir quelqu'un d’autre. Réussir, peut-être, comme tel ou un tel qui, maintenant envoie de l’argent au pays, à la famille qui espère bien, un jour, le rejoindre. Oser affronter les difficultés. Oser franchir la mer et les frontières… Voilà ce que font ou ce que rêvent de faire des centaines de milliers de personnes de par le monde. Pauvres Mexicains fascinés par la richesse des Etats-Unis, Chinois, Africains prêts à s’entasser sur de mauvais rafiots qui vont sombrer au premier coup de vent ou dans des camions où on les retrouve parfois asphyxiés. Ces hommes, ces hommes et femmes sont attirés par l’occident, par l’Europe, la France, la Grande-Bretagne, ou l’Italie, comme les papillons par la lumière et, souvent, comme les papillons, se brûlent les ailes…
Trouver l’équilibre entre l’immigration et l’intégration
En attendant, il faut bien réglementer, légiférer, organiser. C’est ce à quoi s’attelle aujourd’hui, une fois de plus, le projet de loi présenté par Nicolas SARKOZY. Celui-ci se dit ouvert aux modifications qui pourraient être apportées à ce projet. Ce devrait être, pour toutes les forces politiques du pays, ainsi que pour toutes les autorités, y compris autorités religieuses, le moment de faire connaître les recommandations concrètes qu’elles proposent. En un tel domaine, il ne suffit pas, en effet, de critiquer. Il est temps de construire et de faire en sorte que le réalisme, nécessaire en la matière, n’emporte pas les grands principes qui font le rayonnements de la France et d’Europe dans le monde. Il nous faut sauvegarder le droit d’asile. Mais il nous faut, en même temps, obtenir, de ceux qui y recourent, qu’ils fassent l’effort nécessaire à leur intégration, par exemple en apprenant la langue du pays qui les accueille et en se conformant à ses lois. Il faut sauvegarder le regroupement familial, mais celui-ci ne doit pas être faussé et utiliser abusivement. Il faut traiter dignement les gens en difficulté sur notre territoire et nous pensons aux centre de rétention innommables dans lesquels ils sont fermés, parfois pendants des semaines.
Il ne faut pas oublier que « toute immigration massive est source de conflits, surtout sil elle coïncide avec un contexte de crise économique », rappelait déjà M. Marceau Long lors qu’il publia, en 1988, son rapport sur l’intégration intitulé être Français aujourd’hui et demain. Cela nous interdit de rester inertes face à ces problèmes. Ni l’angélisme ni répression ne le résoudront. Il nous faut, dans le respect des personnes et des institutions, trouver, au plan national et au plan européen, le juste équilibre entre l’intensité de l’immigration et la capacité d’intégration".