30 avril, 2006

CPE : de naissance jusqu'à la mort !


Aujourd'hui, lundi 10 avril 2006, nous sommes tous témoins de la puissance qu'a la Rue. La rue, justement, que l'ancien premier ministre de la France, Monsieur Jean-Pierre RAFFARAIN, sous estimait en disant « ce n'est pas la rue qui gouverne la France ». Aujourd'hui, nous venons de voir que si. Certes la rue ne gouverne pas la France de façon directe, et je dirai même que forte heureusement, en revanche, cette dernière fait savoir ce qui lui convient et ce qui ne lui convient pas.
Le CPE qui a divisé la France pendant près de 3 mois, en est l'exemple parfait. Durant ces trois derniers moi, la France a été le témoin de beaucoup de rebondissements et d'affirmations. Mais elle a aussi connue de nombreuses rétractations, de multiples avancements et de reculements au sommet de l'Etat même.
Une petite synthèse :Le taux de chômage des jeunes en France se situe à près de 22 % autrement dit, deux fois plus que le taux des français toutes classes confondues.

  • Monsieur de Villepin en arrivant à Matignon déclare vouloir faire baisser ce taux le plus que possible.
  • Voici qu'est né le Contrat Nouvelle Embauche (CNE) pour les entreprises de moins de 20 salariés sans limitations d'âge applicable à tout le monde. Ceci est passé par une ordonnance et n'a pas connu de difficultés réelles.
  • Pour aller plus loin encore, Monsieur de Villepin décide d'introduire le CPE (un élément, l'article 8, de la loi d'égalité des chances) par la voie de 49-3 qui abrège le débat au sein de l'assemblée nationale.
  • Début janvier, les jeunes commencent à perturber les universités, commencent par l'université de Rennes 2 et vite ça prend une ampleur nationale.
  • La loi est promulguée par le Président de la République, mais les manifestations ne sont pas près de s'arrêter.
  • La division au sein même du gouvernement commence sérieusement se faire sentir. Les uns souhaitent le retrait du CPE, comme le réclament les 12 syndicats majoritaires ainsi que les partis politique d'opposition ; les autres, convaincus de l'efficacité et la nécessité de cette mesure n'étendent rien.
  • La déchirure devient de plus en plus grande et le Premier Ministre est très « affaibli » et, dirons certain, prêt à démissionner si la loi n'est pas maintenue. Sauf que la pression de la rue, les manipulations politiques de l'affaire prennent une importance telle que l'Elysée doit absolument intervenir. Ceci dans le but de ne pas désavouer le Premier Ministre mais aussi pour ne pas déboucher sur une crise institutionnelle.
  • Les présidents de groupe UMP de l'Assemblée Nationale et du Sénat sont mi en contribution, les syndicats sont entendus, les réunions sans fin se déroulent au sommet de l'Etat voilà ce matin, l'Elysée fait une communiquée dans laquelle elle annonce le « Remplacement » du CPE. Le mot est choisi pour ne pas dire « Abrogation ni Retrait » au demande de Monsieur de Villepin. Conclusion, je suis heureux que la démocratie ai gagné, que le problème de chômage des jeunes soit enfin débattue sérieusement.
    Aussi, je suis intimement convaincu que les intentions de Monsieur de Villpin éteint bien, quoique l'on disent, de faire baisser le chômage mais sa méthode très male choisie. Bravo à la démocratie qui est la gagnante dans laquelle il n'y aucun perdant « personnel ».

PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE.
Paris, le 10 avril 2006.

COMMUNIQUÉ:
Sur proposition du Premier ministre et après avoir entendu les Présidents des groupes parlementaires et les responsables de la majorité, le Président de la République a décidé de remplacer l'article 8 de la loi sur l'égalité des chances par un dispositif en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes en difficulté. Le Premier ministre s'exprimera à ce sujet à 10 h 30 de l'Hôtel Matignon.

Source de ce communiqué : Site officiel de l'Elysée.

Allocution du Premier ministre à Matignon
Depuis plusieurs semaines, notre pays connaît l'agitation. Les désordres dans les universités et les lycées menacent d'affecter la bonne organisation des examens de fin d'année. Les manifestations de voie publique mettent en danger la sécurité des jeunes. Tout cela commande désormais de trouver une issue rapide à la crise. Les discussions conduites depuis une semaine par les Présidents de groupes parlementaires, Bernard ACCOYER et Josselin de ROHAN, avec l'ensemble des partenaires sociaux, organisations étudiantes et lycéennes, m'amènent aujourd'hui à un constat. Les conditions nécessaires de confiance et de sérénité ne sont réunies ni du côté des jeunes, ni du côté des entreprises pour permettre l'application du contrat première embauche. Sur le rapport des Présidents des groupes parlementaires et des responsables de la majorité, j'ai proposé au Président de la République, qui l'a accepté, le remplacement de l'article 8 de la loi pour l'égalité des chances par des mesures en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes les plus en difficulté. La nouvelle proposition de loi sera présentée dès ce matin. Depuis plusieurs mois, toute mon action et celle du Gouvernement ont été guidées par un impératif : apporter une réponse efficace aux milliers de jeunes de notre pays, à qui on ne propose aucun emploi. J'ai voulu agir vite, parce que la situation dramatique et le désespoir de beaucoup de jeunes l'exigent. J'ai voulu proposer une solution forte, parce que j'ai la conviction qu'au-delà de l'engagement nécessaire de l'Etat, seul un meilleur équilibre entre plus de souplesse pour l'entreprise et plus de sécurité pour les salariés nous permettra de rompre avec le chômage dans notre pays. Cela n'a pas été compris par tous, je le regrette. Le débat est désormais ouvert, nous ne devons pas le refermer. Je propose donc d'engager une discussion sans à priori avec les partenaires sociaux sur la sécurisation des parcours professionnels, sur la précarité et l'insertion des jeunes dans l'emploi. La crise révèle une anxiété sociale autant qu'un désir de modernisation. L'enjeu, c'est de donner à chacun sa place, de créer des emplois, de créer de la croissance. L'enjeu, c'est de préserver notre modèle social en l'adaptant, qu'il s'agisse de l'école, de l'université, de la place faite aux jeunes dans notre société. Autant d'objectifs qui seront au cœur de l'action gouvernementale au cours des prochains mois. Notre responsabilité, c'est de préparer l'avenir de notre pays et je souhaite que nous nous retrouvions tous ensemble pour avancer. Je vous remercie.
Source de ce communiqué : Site officiel de Matignon.